lundi 21 janvier 2008

Message n° 7. Aout 2007. Good bye Thuy, good bye ...

Saigon - Tan Son Ngat International Airport - august 16.
Dernièrement, je me suis "laché", c'est vrai, mais la déconne, si outrageante soit-elle est salutaire, fut-ce même dans des situations graves. Punt aan de lijn.
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Les dés sont jetés ... "Aléa Jacta Est" qu'il aurait laché le grand Jules.
Le 747 blanc de la Koréan Air Line s'arrache en hurlant, ses quadriréacteurs déchirent l'air.
Moi, mes larmes me déchirent les tripes.
Ballotté entre bourrasques et pluies diluviennes qu'il décolle ce putain d'avion.
Le typhon a faillit compromettre le décollage.
Les éléments emplifient mon chagrin.
Mais un grand soleil, lui, aurait injurié ma peine.
Thuy, une fois passée la zone de transit, s'est retournée, retournée, et retournée encore.
Elle s'est pas changée en statue de sel.
A présent je l'imagine recroquevillée dans la salle de transit, les yeux toujours rougit depuis le taxi qui nous a emmené de chez elle.
Là, le village s'était rassemblé pour un ultime aurevoir : les petites filles qui ne comprennent pas que leur maman-catéchiste les abandonne, les ados', pour qui c'est une grande soeur et la famille, maman en tête - qui à 65 ans a du en voir d'autres - mais bon, c'est sa grande fille, la fierté du village. Pensez-vous : un village de lépreux, mis au banc de la société qui va avoir son Docteur en Coréen !
Le taxi s'arrache pour stopper net quelques mètres plus loin devant l'église, je sort déposer devant l'autel les fleurs offertent par les proches.
Mais demain dimanche Thuy ne donnera pas la lecture à l'office dominicale ...
Durant le trajet, elle dévore le paysage, comme si ... elle devait plus jamais revenir ...
Les 11 kms qui nous séparent de l'aéroport me semble pour une fois très cour, je demande alors au chauffeur de lever le pied, il a pas l'air de me comprendre, d'habitude, il y va à donf la caisse !A la douane, après un pudique au revoir, car tout est dans le regard avec elle, sa main lache la mienne.
Je le vois encore une fois, frêle et forte, happée par la foule ... je me suis rendu à la cafét' de l'aéroport et devant un infâme café j'ai gardé les yeux rivés sur le marquoir.
Qui affiche finalement - enfin, hélas - "Take Off". (Moi, c'est Fuck off, que j'ai envie de hurler !)J'aurai tellement souhaité une grève des contrôleurs où Dieu sait quoi ...
Elle reviendra pas à Noël, ni au Nouvel Vietnamien, ni à Pâques, comme annoncé; mais en août 2009 (décision de dernière minute de la Kommandatour de la Fac' de Séoul) .... Je tente de me dire que je me trompe, que je vais reçevoir un câble m'annonçant un retour avancé, que je vais me je vais me réveiller, que ... que ... et merde ! Puta de vita !
Mais Thuy n'a jamais cherché la facilité, un Masters en coréen ... (remember : à 10 ans, nus pieds elle courrait dans la ferme de ses parents et un prêtre qui passait par là avait décelé chez elle un potentiel inoui et avait financé ses études)
Cela lui a demandé sacrifices, abnégation et j'ai jamais cherché à entraver ses choix.
Elle aurait quand même pu faire agronomie : elle serait alors descendue dans le Delta du Mékong pour regarder le riz pousser, bon sang !!!
Bon, lets' Thuy 's again ... La dessus, je rentre chez moi, pas le choix. L'indécence de la joie des touristes qui se croisent, qui débarquent m'agresse et m'irritent.
Même pas envie d'aller manger chez mon ami Gils qui possède ce si bon restaurant.
Vais me faire des oeufs, en écoutant le 9eme de Beethoven.
J'ai pas cours demain, tant mieux, je pourrai gérer ma gueule de bois, doit rester du Riccard dans un coin, 2 ans ... sans elle, je suis toujours sous le coup.
Demain, j'ouvrirai mon ordi' pour savoir si elle est bien arrivée. Et taper "3615 déesse" ...
J'entre dans mon living, "bonjour les murs" je fais, un chandail de Thuy à l'air d'avoir été posé sur le sofa il y a un instant, son parfum n'a pas quitté la salle de bain. Demain je m'offre un flacon de cette marque. Mon lit semble garder sa trace, les draps sont orphelins de son corps, il n'y restera que le souvenir de sa peau de satin se lovant contre moi. Nous y avons fais l'amour comme si c'était la dèrnière fois. Il me restera nos "je t'aime", nos fous rire et nos promenades dans la ville basse ... J'éviterai les restaurants et autres endroits ou nous nous rendions ensemble. Le personnel ne comprendrait pas que ... et surtout pas envie de répéter pour la enième fois que ...
Fuck the Life ! L'enfer aurait-il un parfum ?
Bon, la-dessus, me reste à "maintenir le cap" ....

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