vendredi 29 février 2008

"Rien" ! ... Epitaphe de Yasujiro Osu.
12 décembre 1903 - 12 décembre 1963.
Tenir, bon sang, tenir ... car ce qui ne tue pas rend plus fort !


(Au docteur Marc Bertrand de Liège)
Mon ami, mon maître. Serge Lama.

J'ai essayé à cent reprises
De vous parler de mon ami
Mais comment parler d'une église
Dont l'accès vous est interdit ?
Mais ce soir je sens sous ma plume
Un fourmillement familier
Quand le soleil du cœur s'allume
L'éteindre serait un péché
C'est mon ami et c'est mon maître
C'est mon maître et c'est mon ami
Dès que je l'ai vu apparaître
J'ai tout d'suite su que c'était lui
Lui qui allait m'apprendre à être
Ce que modestement je suis
Comme une chèvre vendéenne
De ses secrets il est jaloux
Et même s'il a de la peine
Il ne vous parle que de vous
Il conserve de son bel âge
Un sourire au fond de ses yeux
Et je me dis que c'est dommage
De vous le décrire sans cheveux (pas Marc, pas Marc ...)
C'est mon ami et c'est mon maître
J'le vouvoie encore aujourd'hui
Et quand j'ai mal dedans mon être
Je passe une heure ou deux chez lui
L'air qu'on respire à sa fenêtre
C'est l'air le plus pur de Paris
Il porte en lui dur comme une arme
Un orgueil au-delà de tout
Au point que même au bord des larmes
Il vous fera croire qu'il s'en fout
C'est lui qui a fortifié mon âme
Et si je suis encore en vie
Je n'le dois pas à cette femme
Qui me rend heureux aujourd'hui
Mais à mon ami à mon maître
Et dans la chanson que voici
Je sais qu'il va se reconnaître
Mais puisque nous sommes entre amis
Ce soir je peux bien me permettre
De vous le présenter aussi

lundi 4 février 2008

Saigon ... I can hear your heart beat ! Musique conseillée pour vous accompagner dans la lecture de ce blog ... The Doors, Kitaro ...

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent. Victor Hugo

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front.
Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime.
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C'est le prophète saint prosterné devant l'arche,
C'est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche.
Ceux dont le coeur est bon, ceux dont les jours sont pleins.
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre.
Inutiles, épars, ils traînent ici-basLe sombre accablement d'être en ne pensant pas.
Ils s'appellent vulgus, plebs, la tourbe, la foule.
Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule,
Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non,
N'a jamais de figure et n'a jamais de nom ;
Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère,
Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère,
Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus,
Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus.
Ils sont les passants froids sans but, sans noeud, sans âge ;
Le bas du genre humain qui s'écroule en nuage ;
Ceux qu'on ne connaît pas, ceux qu'on ne compte pas,
Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas.
L'ombre obscure autour d'eux se prolonge et recule ;
Ils n'ont du plein midi qu'un lointain crépuscule,
Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit,
Ils errent près du bord sinistre de la nuit.

Quoi ! ne point aimer ! suivre une morne carrière
Sans un songe en avant, sans un deuil en arrière,
Quoi ! marcher devant soi sans savoir où l'on va,
Rire de Jupiter sans croire à Jéhova,
Regarder sans respect l'astre, la fleur, la femme,
Toujours vouloir le corps, ne jamais chercher l'âme,
Pour de vains résultats faire de vains efforts,
N'attendre rien d'en haut ! ciel ! oublier les morts !
Oh non, je ne suis point de ceux-là ! grands, prospères,
Fiers, puissants, ou cachés dans d'immondes repaires,
Je les fuis, et je crains leurs sentiers détestés ;
Et j'aimerais mieux être, ô fourmis des cités,
Tourbe, foule, hommes faux, coeurs morts, races déchues,
Un arbre dans les bois qu'une âme en vos cohues !
Victor Hugo (1802-1885)

Il neige sur Liège. Jacques Brel

Et la neige sur Liège pour neiger met des gants
Il neige il neige sur Liège
Croissant noir de la Meuse sur le front d'un clown blanc
Il est brisé le cri
Des heures et des oiseaux
Des enfants à cerceauxEt du noir et du gris
Il neige il neige sur Liège
Que le fleuve traverse sans bruitIl neige il neige sur Liège
Et tant tourne la neige entre le ciel et Liège
Qu'on ne sait plus s'il neige s'il neige sur Liège
Ou si c'est Liège qui neige vers le ciel
Et la neige marieLes amants débutants
Les amants promenant
Sur le carré blanchi
Il neige il neige sur Liège
Que le fleuve transporte sans bruit
Ce soir ce soir il neige sur mes rêves et sur Liège
Que le fleuve transperce sans bruit

vendredi 1 février 2008

Et si mes tribulations vous amusent ... commandez-moi mon journal de bord. 1993 - 2005. Nombreuses photos !

1er février.

J'ai plus rien touché depuis le 15 janvier (c'était pas régulier ni fréquent mais autant s'en passer dans ce cas, merde)
Je vais essayer de passer aux oeufs/fruits/légumes, diminuer la viande et supprimer les sodas/épices.
J'en ai déjà le look autant me rapprocher de Boudha.

Et après le départ de Thuy, je fais don de mes couilles à la science : vu que j'aurai plus personne pour m'astiquer le Menhir ...
J'avais déjà proposé de lui faire don de mon corps à la science, mais la science elle veut pas du foie qu'elle dit ! (Ouaip's, l'autre jour, en me quittant un moustique a fait un comas éthilique !)


2 février.

'Y a des jours - et des nuits aussi - où il y a des évènements et des cons qui me font bien suer le burnou ! Prenez la fete du Tet (nouvel an vietnamien) ... un poeme, tout augmente, les gens roulent comme des dingues (mais ils s'y s'entrainent toute l'année je crois ...). Je peux pas dire que les gens vivent au ralentis ... il y a que carrément rien ne bouge bon sang !
Mon problème est que je suis hanté à l'idée de pas faire les ronds en suffisance pour passe à Liège en décembre. L'inactivé me scie.
Mais dans le fond, c'est ridicule : il y a un an, à peine débarqué dans les rizières, je n'avais que mes valises pour toute fortune. J'ai quand meme réussi à douiller de quoi meubler mon studio, (Cosi d'après François) et son billet d'avion.

Cool down Henry, cool down ... reste mon mot d'ordre perso'.

3 février.

Trouvé le moyen de voir les jounaux d'RTC Liège et RTL Soir sur le Net, ainsi que d'autres chaines thématiques; à 2 h 25 du mat' j'ai également le JT de la RTBF, comme cela je peux me tenir au courrant des délires des billes qui vous gouvernent ...
Les chaines thématiques ça ratissent large ...

4 février.

A la sortie de l'office dominical en français (Tu Xuong street, 44) je rencontre les parents d'une élève de Luong Dinh Cua; le papa me propose d'entrer là ou il enseigne l'anglais.
"Moi je suis Thuy, toi c'est Henry; c'est toi qui pédales, et c'est moi qui conduit" !
(ça vous rappelle rien ... ?)

Ben c'est un peu nous deux ça, notre modus operandi : je lui laisse le soin de mener la danse ... vu que je suis piètre danseur.
Depuis que j'ai adopté cette tactique j'évite ainsi pas mal d'écceuils.



5 février.

Y'a des jours où j'en ai plen l'cul, mais plein l'cul ... T'as pas idée ...
Mais bon, j'ai dépassé le point de non retour ... je dois continuer et pas me plaindre d'avoir encore un futur à 50 balais.
Et surtout me persuader que l'exotisme à partir de maintenant c'est décembre à Liège !
Ce qui me bouste c'est de voir combien de mecs d'ici, garde la tete hors de l'eau malgré les douleurs que certain se trainent.
Comme mon nouvel ami Diep, qui a perdu son épouse et leur enfant en '79 dans le naufrage de leur embarquation de fortune. (nous étions à l'époque - tristement célèbre - des boat-people). Et il est toujours de bonne, ce vieux Diep !
Cette semaine pour le spirituel, je suis blindé : suis allé le matin à la messe en français dans le quartier ... français, après-midi à la pagode voir Su Co la mère supérieure (t'en fais pas mon Vieux, j'ai lancé en regardant les nuages ... je fais pas défection !) et à 18 heures à la messe en patois das le village de Thuy ... blindé, disais-je, blindé ...

7 février.

Le Tet ... liesse populaire, mais exessive. Difficile de pas y revenir.
Cependant, hier c'était sympa' au village : le Père Dat revenu de Hanoi pour quelques jours avait offert un repas de fetes à tout le village. 40 tables avaient été dressées pour 200 personnes sur le terrain de foot devant l'église.
Un
peu plus de monde que pour l'office quand meme ...
Nous avons ainsi écoutés tout en mangeant les deniers tubes de ABBA et
Boney M ... ouais ...
Dingues aussi les superstitions liées au Tet ... N'allez pas rendre visite à un proche durant les 3 jours de fete : si dans l'année la personne que vous auriez visité sans y etre convié, ramasse des "tuiles" ... elle vous en tiendra responsable !
La chaleure revient fort depuis quelques semaines. J'en suis à etre en manque de de pluies mais surtout de l'odeur de la fraicheur de mon pays.
Cela faisait lomgtemps qe me tripes me foutaient la paix tout comme mes reins.
Don't panic' ! Jacquier pour mes tripes (pas d'Immodium sous la main), recours à la pharmacopée traditionnelle. Le Pastis pur c'est également efficace; bon le Pastis c'est pas remboursé par la sécu' mais avec le Pastis t'es heureux, non ?
Faut savoir ...


10 février.

Messe en français à 10 heures avec Thuy.
Je revois ce prof' dont j'ai la fille dans mes élèves à l'école primaire, il me confirme ce qu'il m'avait laissé entendre : besoin toutefois de papiers, signatures, cachets et autres contre-cachets .. no prob' : chuis blindé man.

Et aussi la preuve que je teach le français pour Oncle Ho'.
J'avais depuis quelques temps la possibilité de travailler pour Cie vietnamienne (un hotel à Dalat, le pied quoi !), mais "je ne le sentais pas" : sauf que si je continuais de me pencher un peu plus en avant, je me disais que l'on me ferait peut-etre cadeau de la vaseline ...

Positivons, je reviens vers le temps complet dans le teaching.
Thuy rentre à Séoul demain. Je serai à nouveau seul, mais je me sent fort.
La venue de mes deux etres chers m'a tonifié.

Avancer, se forger et puis sauter dans le vide, encore et encore et toujours et encore.
Eliminer le passé, vivre intensément le présent car le futur est quoi qu'on fasse, incertain. Suffit d'un putain de camion. Mais continuer d'aller dans les églises, pagodes, temples ... Pour etre plus fort.
Ma proprio' est aux petits soins, encore une bonne grosse sousoupe made in Hanoi. J'ai du bol d'etre tombé sur ces gens là, vraiment adorables. Meme que je sort sans jamais fermer la porte à clé. Un peu plus d'un an ici, j'ai à nouveau des repères. Tous se met en place.
Le louvre à Paris, les pyramides à Gizeh et mon cul sur la commode.



11 février.

21 heures, je revient de l'aéroport - une fois de plus - pour déposer un etre cher dans l'avion - une fois de plus - that's life.

17 février.

Là, je suis désarmé face à la vie comme face à un enfant qui pleure.
Hier, j'étais complètement "game over". J'en chie quoi.
Coup de téléphone de Jean-Paul ce matin. Merci gars.
Je suis tout près de décrocher un bon poste et toujours comme prof' ... mais une histoire de papiers qui n'arrivent pas risque de tout f... en l'air ...
Si j'y arrive, c'est grace au coup de pouce du papa d'une élève de LDC, j'ai rien demandé, il est venu spontanément m'offrir son aide !
Pas tous les memes je vous disais, pas tous les memes ...
Mes proprios sont vraiment sympa', j'ai plus de conversations avec eux qui pètent pas un mot de français ou meme d'anglais qu'avec certains expats'.
Surtout depuis qu'ils ont rencontrés ma blonde ... !
Dingue ... Une tornade douce Thuy ...
Je me sent de plus en plus viet', meme si je ne me sent toujours pas de moins en moins belge.
Cet après-midi, je vais me rendre à la pagode, histoire de gérer mon blues.
Bien que le boudhisme je le laisse aux locaux.
Je ne pratique pas le boudhisme mondain, je laisse ce délire "tendance" à nos amis les "bobos".
Le boudhisme pratiqué par les occidentaux sonne faux, mais c'est un biz' tellement juteux ...
Quand je vais voir mes moines, c'est comme un riff' de guitare mental.
J'ai lu dans un canard local, qu'en Corée des entreprises de pompes funèbres proposent de faux enterrements.
Vous jouez bel et bien votre role.
Ben ... celui du mort et le choc émotif, psychologique vous est prédit comme bénéfique !
Naportenawak !!!

24 février.

Un grand moment hier : suis allé faire des crèpes "comme_la-bas,_dit" chez mon pote Amaury. Un belge. Il a un voisin rigolo : il offre une maison à qui marie sa fille ! Mais on quand t'as vu la fille en quesion ... tu te dis que t'as intéret à aimer le thon.
J'avance : je démarre cette semaine à General Sciences Library de la ville (oui, l'affreux machin gris derrière le magnifique Palais de Justice, rue Le Thu Trong) pour entregistrer des des talking books pour des aveugles. Ca paye pas, juste pour la beauté du geste. Ben ouais ...
Un truc qui casse le taf' : rencontrés des trous du cul ce matin à l'office qui viennent lire l'épitre à l'office (essaye, ça donne bonne conscience) et se prennent pour des héros en donnant cours de français gratos. Ils cassent le boulot ces cons. Et après 3 mois et deux heures ils retournent chez popa et moman because ils tiennent pas le coup. Hé oui ! Faut des couilles ici ...
J'ai passé le point de non retour, mais j'ai assez de fuel dans les réservoirs pour poursuivre mon vol. Mieux qu'il y a un an à la meme époque.
Meme que je prends du poids bordel ! A 18 ans je ressemblais à Zorba le grec, là c'est plutot Zorback le gras.
Aaaaaah, les us et coutumes ... des parents m'ont invités à l'anniversaire de leur gamine que j'ai en seconde. Sympa' ! Moins sympa ... mon voisin qui fait gueuler son Karaoké ... Ici, t'as les voisins sur le dos si tu pousses pas la sono à fond ! Vrai ! Car ils peuvent pas en profiter ...

25 février.

Un couillon avec qui je suis en chat dans la nuit vietnamienne et qui connait mon estime pour Albert II, me lance une joke bien à lui : "Le Roi est mort" ! Il fait ce con !!!
Et moi, ici, d'envoyer des sms à 5 de mes potes belges de Saigon ...
Non content d'avoir l'air d'une clenche de première, j'ai aussi pris du bois vert au réveil ...

29 février.

Vivre, bosser, manger, atteindre mes buts ... ? Ouaip's, c'est possible.
Mais c'est comme dévaler une piste de Bobsleight dans laquelle tu dois négocier tes virages dans la seconde tout en priant pour arriver en bas sas trop de casse.
Et comme Francisco Pizarro, bruler mes vaisseaux, pour m'interdire toute retraite avant de les avoir touché. Mes buts.
Et rester prudent. Car plus le singe monte haut dans l'arbre plus il montre ses fesses ...

6 mars.

La main de Dieu est sur moi.
Thuy quoi. Elle m'aide à distance à slalomer entre les écueils de la jungle saigonaise.
A l'école, mes niards sont comme leurs parents au volant de leur moto : indisciplinés, mais touchant (les niards, quoi que certaines mères ...).
Mais de temps en temps, je dois bien pousser une gueulante ...
A devenir schyso' quand meme : passer d'un instant à l'autre de l'attitude "père Fouètard" à celui de papa calin.
De la pédago' musclée matinée de gentillesse en somme.
Ca marche ! La preuve : ce matin ils sont venus s'excuser de m'avoir mis le souk la semaine dernière en classe !!!
Il y a pas longtemps, j'ai une petite qui est venue me demander de ne plus l'appeler par son prénom vienamien, mais Héllène, prénom qu'elle s'est elle-meme choisie ... mignon.
Cette nouvelle voie me grise, meme que j'ai été évalué et que je suis reconduit en septembre.
Les cours privés continuent à tomber.
Les viets m'ont vraiment mis le pain en bouche.

9 mars.

Suis allé tailler le bout'd gras chez Boby l'australien.
Un inconnu devenu un pote suite à mon passage avec François.
Il tient un resto viet' devant le Consulat de France.
IL a un look à la Grosby, Still, Nash and Young, longs cheveux gris retenus par un catogan, un gros bide et complètement felé !
Mais c'est un bon bougre.
Heureux tant qu'il peut se payer ses virées et de petits aller-retour au pays.
Quelque chose en lui de Tenessee ...
Libre dans sa tete, c'est la clé.

10 mars.

La minute de philosophie ...
"Au Vietnam, comme expats t'as les enmerdes probables, les enmerdes possibles et les enmerdes ... iminents" !

13 mars.

"Mais que devient le trou lorsqu'à disparu le fromage" ? (fait chaud ...)
Bertolt Brecht.

18 mars.
Ils jouent comme des maldes ici : carte, échec chinois, dingue !
Le jeux c'est une forme de soumission au destin (Dieu, Mahomet, Boudha, Jéhova, Shibidiblinbling, ... c'est comme tu veux le l'appeler), une façon de reconnaitre la précence d'une force, d'une entité supérieure ... Reconnaitre que nous ne maitrisons pas vraiment le jeux, que quelqu'un/quelque chose distibue les cartes la haut. Faire allégeance finalement.
Je tente de me fondre d'avantage dans la vie d'ici. Encore que Saigon me fatigue. Je sature de toute cette pollution. De ce bruit surtout !
Besoin d'air. Pourquoi pas de Cap St Jacques. Mais j'ai pas le temps.
Je deviens nettement plus carré aussi : j'applique la "théorie du siège éjectable" avec les gens que je ne supporte plus/pas.
N'ayant plus droit aux joies de l'oreiller, je me contente de chat hot avec Thuy.
Je dois voir absolument un toubib, tout le temps la fièvre.

31 mars.

A mes collègues ...
"Châl à vous m'fi, y n'a des barakis sol bus ! I n'a minme des ennoncints toudi sul voye" !

Un jour, un de mes potes amerlock avec qui je boivais une bière ...
Oui Madame ! Du verbe BOIVER ! Me disait ... "Well, you know Will" (ce qui veut dire en Amerlockland : "Tiens m'fi, est-ce que tu sais Will" ... // wouais, je suis son second cama' qui se nomme Henry, alors il m'appelle Will //"You know Will ... I'm on the road again, every day, every night ..." Il en avait plein l'cul le bougre, de la route; et là j'ai bien pensé à vous ..., car je pense souvent à vous les camas' ...Vous n'imaginiez tout de même pas chersex collègues avoir le monopole dans le transport des tordus, torchés, tox, alcoolos, putes et autres brindzingues en tous genre ... ?! (Nous avons tout cela en stock)
- qui vous demandent pourquoi vous avez du retard alors que c'est l'embrouille générale au niveau circulation ... et ici, c'est pas Liège : Saigon c'est 8.000.000. d'habitants !
- qui tentent de descendre du bus alors que celui-ci n'est pas encore arrêté,
- ou de monter alors que les bedos précités sont toujours occupés à descendre ...Bref ... I sans't ossi bièsse châl qu'à Lidje, Saint Coyons !
Mais bon ... vos collègues vietnamiens gèrent leur bus comme ils veullent : selon qu'ils soient chrétiens ou boudhistes, la cabine du chauffeur ressemble à une pagode où à la grotte de Lourdes !
Ajoutez qu'ayant tous les jours le même bus en main le collègue, il a souvent fait installer une sono (que ne désavoueraient pas les d'jônes qui vont au Millénium le vendredi soir ... ) Z'avez intéret à opter pour l'opéra chinoix ou le tango vietnamien ... voir Richard Clayderman ! Le chauffeur ne s'occupe que de la conduite (Et de faire causette aux pots de colle ... ouais ici aussi, nous avons ça ... , mais n'ont pas de nénèttes pour leur tenir la jambe - voir autre chose ... - le chauffeur de bus est un trop mauvais parti dans la société vietnamienne - et ne m'en veuillez pas les gars, mais dans mon CV, j'ai gommé cet aspect de ma vie professionnelle : pour enseigner, cela faisait un peu désordre faut dire ...; j'ai mentionné que j'étais : "employé_au_service_relations_publiques_dans_une_compagnie _de_transport ! Ce qui est ma foi vrai, non ?! . Allez JP ... sans rancune, ok ?), il y a un percepteur/trice qui ... a sa com' sur les billets vendus !!!
Le TEC appliquerait le système ... les chauffeurs du 20/21 auraient misère !Le trajet en bus : 6 fr Belges ! J'ai un abonnement : 6,5 €/mois valable sur 105 lignes ! Qui dit mieux ? Les horaires ..., aaah, les horaires ... ben les bus arrivent quand ils arrivent et surtout ... si ils arrivent ! Car sur certaines lignes .... ils ne partent que ...pleins !Mais monter dans un bus, c'est assez rock'n roll : le bus ralenti pour faire l'arrêt - j'ai dit qu'il ralenti ... j'ai pas dis qu'il s'arrête, ok ? - les portes arrières s'ouvrent, et là ... à vous de vous démerder ! Vous avez compris : de temps en temps, il y a un qui passe sous les roues. C'est rigolos quand c'est des p'tit vieux : on les attrape par le bras, le col, et on les tape dans le bus à la volée !!! Sur la route tenez compte également qu'ici la notion de fair-play est totalement inexistante : céder le passage par exemple ... dans "céder le ..." il y a "céder", ok ? Bon ben, c'est déjà trop , car céder = perdre la face, sous ces latitudes. Et individualistes comme ils le sont ... J'ai pu m'en rendre compte à travers mes tribulations dans des contrées "hors normes" : la façon de conduire des habitants d'un pays, quel qu'il soit, est on ne peut plus révélatrice de sa manière d'être : de penser quoi ! Cela vous donne un instantané de son état d'esprit. Vous vous trouvez quand meme dans le pays qui a dégommé la plus forte armée du monde ! Pigé ?Alors dans cette ville - mégapole, devrais-je dire - c'est un joyeux_bordel_perpétuel_rentre_dedans jour et nuit. Et que ça roule sur les trottoirs ... Et que ça roule à contre-sens ...On nous bassine avec la frénésie des japonais au boulot, c'est valable pour le Vietnam. Bref, que ce soit à Tremblay-les-Gonesses, Guinguelom, Pékin ou même Saigon : l'homme est con meme s'il y a des traits dominant qui varient d'un pays/continent à l'autre. L'homme est aussi un loup pour l'homme ... oublie pas ça man ! Mais bon, si je suis là, c'est que j'ai des atomes crochus avec cette ville ... Le vietnamien est très amical (ils se définissent "friendly" eux-même) et hospitalier. Et de toute évidence par rancunier : quand on voit les tonnes de bombes qu'ils se sont pris sur le coin de la tronche ...Ouaip's, y'a pas photos sur coup là ... après tout j'ai bien fais de venir. Y'avait de la lumière, je suis entré et on m'a fait une place à table ..."

1er avril.

Pinaise ! Fait un bout d'temps que j'ai plus rien écrit.
Overbooké.Tant mieux. (Beaucoup de cours privés)
Mais j'ai lu. Du Marek Halter.
Des poêmes aussi : Brel, Ferrat, Ferré ...
Ici aussi il y a des cons coincés entre la bible et le fusil ... pouviez pas les garder en Europe ?
J'ai toujours la bite sous l'bras.
Faudra le dire à Thuy que j'ai pas flenché.
En '95, pendant mon séjour de 2 mois avec mon fils, je me souviens qu'il chantait à pleins poumons "Mon amis c'est Jésus" sous la douche.
C'est vrai que c'est un gars qui vous lache pas Jésus, suffit de vraiment vouloir le trouver ...
Lui en tout cas, avait déjà trouvé - sans le savoir - la Rock'N Roll attitude.
Il est allé "jusqu'au bout" de ... et pourtant il savait qu'il allait devoir payer cash le bougre !

2 avril.

Un ticket pour l'expatriation :
Qui n'a revé de s'expatrier, mais qui l'a fait réellement dans des conditions optimales ... ?
Je parle pour ma paroisse : je vis à Saigon depuis décembre 2006.
J'avais pour atout principal de bien connaitre le pays que je visite chaque année et ce de 1 à 2 mois à chaque séjour depuis 1993.
Suite à un petit accident de vie (un divorce qui part en couille ...), je perd mon job.
Et chomedu à 48 piges en Belgique, autant dire grillé-carbonisé.
Ceci explique cela. Je suis arrivé en 2006 avec à peine 2.000 € en poche.
Pas assez.
Il en faut au moins 5 x plus pour s'installer correctement et se dire de "voir venir", ce qui évite d'accepter n'importe quoi. Car des blancs "mangeurs de blancs" ... il y en a !
Il y en a meme avec qui, si vous vous baisser suffisamment, ils vous font peut-etre cadeau de la vaseline ...
L'iéal est de débarquer avec un contrat d'expatriation signé au pays ce qui permet de garder les acquis sociaux et d'avoir un salaire béton, ... pas toujours le cas si vous naviguez à vue. (les caisses d'assurances sociales australiennes sont les plus sollicitées, rapport qualité des prestations/prix)
Me concernant j'enseigne le français dans deux écoles primaires du gouvernement et je donne du "français médical" dans des hopitaux de la ville.
(l'anglais est très porteur, mais priorité est donnée aux "natifs")
Je suis payé comme un prof' vietnamien et d'un autre coté je loue un studio au prix vietnamien et je vis ... comme un vietnamien ...
http://www.livinginvietnam.com/, à voir absolument.
http://www.mondissimo.com/ (cliquez sur Vietnam).
http://www.def.auf.org/ (département de l'emploi francophone).
http://www.vietnamorks.com/ (très, très bon site en anglais et en patois).
http://www.beluxcham.com/ (les chambres de commerce belge et luxembourgoise).
L'AWEX à Bruxelles est une bonne source d'infos pour qui veut développer une affaire à l'étranger.
Quoi qu'ici, l'AWEX je la vois plutot limitée à inaugurer les chrysanthèmes !
J'ai l'air de régler des comptes ? Ah bon ...
Evitez de lire Le Routard : ramassis de conneries et franchouillard à gogo.
Le Lonely Planet est lui très bien torché.
Have a good trip !

3 avril.

Parait que dans une autre vie je devrai rembourser Boudha pour toutes les bonnes chôses qui m'arrivent ici bas ... mais je crois avoir déjà donné un putain d'accompte.
La vie d'un expat' - dans ma situation en tout cas : qui est à son compte - est assimilable à un combat de tranchées.
Je suis plus où moins heureux, mais comme un cleb's à la SPA.
Ce qui me manque c'est de ne pouvoir échanger des jokes, des vannes ...
Ce qui me donne le temps de songer.
Je regrette Papa. Et je me dis que même si avec ma mère, "cela ne passait pas des masses", c'est à elle que je dois de réussir ici : je n'aimais pas l'école (ai toujours été réfractaire à toute forme d'autorité) mais j'ai gardé d'elle le goût de l'instruction, de la lecture, de l'envie de "savoir", de la découverte "du beau" ...
Avec le talent en moins, je me retrouve comme Tenessee Williams dans son hôtel newyorkais dans sa soixante-douzième année ...

Une journée "type" à Saigon ...

Ma journée type en tout cas ...
Tôt levé - enfin, dans mon cas ... pas vrai JP ? - entre 6 et 9.
C'est selon les cours à l'école Luong Dinh Cua.
Je me rue sur la machine à kawa, sur l'ordi ensuite.
Ouvrir Hotmail et une radio belge en ligne. BelRTL ou Classique 21.
Si j'entend mon pote Eddy Daniel sur Bel, je le chatouille en mail ...
Je déjeune d'une mangue, d'un ananas, jus d'orange et café.
Matinée à l'école primaire, café glacé à la récré chez le p'tit vieux d'en face.
Qui en profite pour me raconter Dien Bien Phu.
Et ses chasses au tigre avec l'empereur Bao Dai. Nostalgie quand tu nous tiens.
Et si ma jolie collègue Mademoiselle Tam est bien lunée, j'ai droit à un sourire avant 10 heures !
Midi. At home. Re ordi, re radios belges. Un coup d'oeil au frigo et sandwichts.
12.30 j'ai télé-matin en direct. J'aime. Je reste en phase avec "ceux de la-bas".
Et je me dit pour la 645eme fois, que j'ai bien fais de dégager quand je vois le bordel, Nom de Dieu !
Je voudrais pas avoir 20 ans to day les gars. Je tremble pour mon gamin.
Ensuite, comme tous le monde : sieste !
Forniquatrice ou réparatrice, c'est selon les cas ...
Me concernant ? Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat ...
L'après-midi c'est le rush : cours particuliers. J'ai la chance qu'ils se donnent tous dans mon district.
Le soir passage chez l'épicier pour remblir le frigo et repas du soir dans une gargote.
Retour à la cagna pour subir TV5 ... une vraie punition ! Mais c'est la seule francophone du sat' faut dire. No have choice.
Quelques fois un pote, voir un élève me téléphone et on va faire un billard.
Mais je n'ai plus de temps libre pratiquement. Beaucoup de cours et c'est bien.
Le week-end, j'en suis à jongler pour trouver du temps libre pour aller faire la bise à la belledoche.
La nuit ... comme toutes les nuits indochinoises ... sombre et mystèrieuse.
5 heures du mat', la pagode voisine donne du gong. Les enf' ... ! Ca casse ma nuit.
Déjà que je me relève qqs fois à 2 heures pour chater avec le fils ...
Je vis comme un ours quoi, n'ayant personne dont je dois prendre soin, je bouffe quand je bouffe et je dort quand je veux. Décallé.
Le plus dur c'est de se taper les coupures de courant, qui peuvent durer de 2 heures à toute la journée.
Ce qui me fait tenir, ce sont les Chats avec mes amis de Liège (Marc Bertrand, les ex collègues ..), avec mon fils et Thuy (en webcam plein écran ...) bien-sûr. Sans oublier des gars comme Pierre qui vole au Japon et d'autres et d'autres ... à Lima, Montréal ...
Là, je me suis lancé à fond sur la préparation de la chanson de fin d'années avec la classe des grands : "Adieux, Monsieur le professeur", d'Hugues Aufray.
J'ai un exellent relationnel local.
Me liant assez vite, les amitiés n'ont pas tardés à naître côté vietnamien.
Quelques fois je fais de la moto. Mais main légère sur la manette des gazs : j'ai un permis de conduire, pas une licence pour courir le Nascar !
Mon luxe ? Un "vin fromage" en regardant Patrick Sébastien le vendredi soir !
Le Vin ? Un truc épouvantable produit à Dalat sur les hauts plateaux et le fromage ?
Du ... Vache qui Riz, de l'Ementhal Japonais, et un Camembert de Jordanie + l'incontournable saucison néo-zélandais ... eeeeeh oui ... vous comprenez mieux que j'ai tellement envie de repasser à Noel maintenant !

6 avril.

Bosser au Vietnam c'est comme se reposer dans un hamac : tu es balancé d'un côté et puis de l'autre, mais fais gaffe quand tu descends : souvent tu te casses la g...
Suis à engagé dans une nouvelle école : l'Université de Pédagogie et comme avec l'autre Université l'an dernier je me suis fais proposé le job.
Je me "la pète" pas mais faut reconnaître que pour un ex "futur clodo" ...
Cela s'appelle avoir le cul bordé de nouilles ...
Une de mes élèves de l'école primaire me voit avec son papa à la sortie de l'office du dimanche en français il y a 2 ou 3 mois, me présente à son papa qui y est professeur; nous symphatisons et il me propose le poste deux semaines plus tard ... Kikadikya pu de miracles ... ?
Reste "plus qu'à" obtenir le permis de travail exigé la-bas.
Et à affronter l'administraaaaaation. Détail dans mon cas.
Mais Nom d'un Homme, quel homme cet homme ... !!!
Je luis demande rien et il me donne la Lune. Great ...

7 avril.

Mai 1977. Je suis dans un restaurant de Genève avec mon papa.
IL m'appelle "le gamin" en parlant avec l'un de ses amis.
Ce qui comme toujours a le don de m'énerver.
Et l'ami de me dire gentiment :
"Mon garçon, il viendra un jour où vous aurez encore envie d'être le gamin de quelqu'un. Mais ce jour là, il sera trop tard"

Fin mai.
Long, long silence radio. Changement professionnel dans l'air.
Je part pour Dalat le 1er juin. Ai décroché un poste de directeur d'hôtel.
Il est grand temps que je décroche de Saigon : le bruit, la poussière, la pollution, le trafic et ses 8 millions d'habitants ... je sature mec, je sature ...
Je cours les meeting avec des pros' du secteur.
Je termine toutefois mon teaching en beauté : je prépare l'une de mes étuditantes au TCF, l'autre à un exam d'entrée : veut terminer en beauté.
ILs m'ont fait bouffer quand je n'en menais pas large niveau finances.
Tout comme dans ce studio d'enregistrement au je réalise des talkings books pour aveugles. Je veux boucler le travail engagé.
Idem à l'école primaire, je veux que la partie du spectacle de fin d'année que je gère soit "tip-top".
Cette semaine les 5eme ont reçu des chocolats que Xavier Praillet de Visé m'a envoyé ... dingue !
Dans 2 jours : Dalat, le camion passe demain.
L'aventure dans l'aventure, mais bon ... j'ai le cuir dur, le Vietnam c'est comme le mariage : ce sont les 35 premières années les plus difficiles ... !


Peut servir : faire de l'eau potable !

Sites de l'action : "Siège social des instituts initiateurs du procédé",Suisse.
Sites de l'action : pays du Sud.
Enjeux et objectifs : Un milliard d'individus n'ont pas accès à une eau salubre et 2,6 milliards ne bénéficient pas d'un système d'assainissement adéquat.
L'eau insalubre est par ailleurs la deuxième cause de mortalité infantile (source : Rapport mondial sur le développement humain 2006).
L'objectif de l'initiative est de réduire la mortalité liée à la consommation des eaux insalubres et de faciliter l'accès à l'eau potable.
Actions et modalités découvert par hasard dans les années 80 par Aftim Acra, un scientifique libanais, le système de désinfection de l'eau par irradiation solaire (Sodis) est une méthode simple et peu coûteuse d'assainissement de l'eau, qui ne nécessite pas d'équipement particulier.
Elle a été validée en laboratoire en 2001 par deux partenaires suisses, l’Eawag (Institut fédéral suisse pour l’aménagement, l’épuration et la protection des eaux) et la Sandec (la division Eau et assainissement dans les pays en développement de l’Eawag), après dix ans de recherches.
Technique reconnue par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) en 2001, le traitement Sodis ne recquiert qu'une simple bouteille en polyéthylène théréphthalate (PET), type bouteille d'eau minérale, et de l'eau hygiéniquement non saine mais relativement claire (d'une turbidité inférieure à 30 Unt).
Le procédé à suivre ensuite est rudimentaire :
- Laver la bouteille si c'est un premier emploi,
- La remplir aux trois quarts d'eau, puis la secouer pendant 20 secondes- Finir de la remplir,
- Une fois le bouchon vissé, coucher la bouteille au soleil (la placer sur un support métallique accélère le processus), pendant 6 heures (ou deux jours consécutifs si le temps est couvert).
Les rayons solaires désinfectent l'eau par deux mécanismes synergiques : la radiation à un spectre solaire UV-A combinée à une température élevée de l'eau détruit les bactéries responsables des maladies diarrhéiques.
Et l'eau ainsi assainie ne voit pas son goût altéré, contrairement à une eau bouillie par exemple.Pour diffuser cette technique, l'Eawag et la Sandec passent par les organisations présentes localement dans les pays ciblés.
Elles mettent également en place depuis quelques années des centres régionaux pour être au plus près des populations.
La Fondation Sodis est déjà présente à Cochabamba (Bolivie).
Résultats La méthode Sodis permet d'éliminer 99,99 % des virus et bactéries générateurs de maladies diarrhéiques présents dans une eau hygiéniquement non saine.
En 2007 la technique est diffusée dans 26 pays, principalement en Amérique latine et en Asie, mais aussi en Afrique où la sensibilisation est plus récente. Selon des estimations, 2 millions de personnes utiliseraient ce procédé.
Et les maladies diarrhéiques liées à la consommation d'une eau insalubre ont diminué de moitié dans les zones sensibilisées.
Zoom Les difficultés d'approvisionnement en bouteilles PET neuves constituent un frein important dans la diffusion de la technique Sodis.
Pour pallier ce problème, l'Ewag et la Sandec mettent en place des systèmes de ravitaillement en bouteilles depuis les villes vers les provinces.
L'objectif est de rendre les populations autonomes dans leur collecte.
Nom Valérie CavinFonction Responsable de projet Sodis en Afrique de l'OuestTéléphone +41 44 823 51 94e-Mail valerie.cavin@eawag.chAdresse postale Eawag - Water and Sanitation in Developing Countries (Sandec) -Ueberlandstrasse 133 - 8600 Duebendorf (Suisse)Site web www.sodis.ch, www.sandec.ch, www.eawag.ch
Pays :
France Média : Presse écrite Auteur : Reporters d'Espoirs Source : Reporters d'Espoirs

15 juin.

Rien ...Car au commencement il n’y avait rien.
Mais Dieu m’a donné François. Et ensuite Thuy. Et maintenant Dalat.
Dalat ...
Après une nuit passée à tempêter (et non à tant p…) sur les chats qui se disputent, sur les chiens qui aboient sur les chats qui se disputent et leurs maîtres qui gueullent sur les chiens qui aboient sur les chats qui se disputent, sur les moustiquent, sur les « crowa, crowa » de ces putains de crapauds buffles et les « qridzi-gridzi » de ces fils de putes de grillons … bref … une nuit de merde, mais passée dans le village de Thuy dans la maison de ses parents ; j’ai raclé le fond de mon âme, me suis dit « go, go, go » et me suis payé une aventure dans l’aventure avec une bonne dose philosophie ...Les yeux gros comme des kikines de poupousse, me suis levé à 5 heures du mat’, ragaillardi par la beauté des rayons roses-oranges du soleil caressant la rivière Saigon (wi wi, la rivière qui traverse Saigon, s’appelle la rivière ... Saigon !) pris un kawa avec Beau’Pa’, un oeuf sur le plat avec les anciens du village et attendu le taxi commandé la veille qui n’est jamais arrivé !
Paniqué, Beau’ Pa’a sauté sur sa sauté sur son antique moto et m’a conduit fissa à la station de bus où mon Dalat express patientait. On s’est presque étreint le vieux et moi.
A part pioncer et réfléchir sur mon sort à Dalat .... j’ai donc ... choisi de pioncer dans le bus, vu que le niard imperturbable et carractériel de service ... c’était pour moi, sur le siège à côté.
Bref, 400 bornes qui ne devaient pas relever du plaisir. Et pourtant, et pourtant ...A la halte pipi-café-sandwitch j’ai fais la connaissance d’un vieux monsieur comme on en voit dans certaines séries B (cheveux blancs soignés, des lunettes et un regard qui lui confèrent d’emblée le titre de probable grand-père d’Harry Potter) dans la 70taine. Présentations, machins ... et il s’avère qu’il est ... professeur d’histoire coréenne à l’université de Saigon ! Ben voyons ...
Je ne tarde pas à lui parler de mes liens assez peu probables et indirects avec ce pays of course ...et lui lui explique que ma compagne se trouve à Séoul pour finaliser son master ; il me fait alors des yeux ronds comme des fonds de pots à confiture et me lance « Miss HaThiThuThy « ???!!! Je devais ensuite savoir que dans cette mégapole de 8 millions d’âmes qu’est Saigon elle est la seul à avoir décroché la bourse pour se rendre à Séoul pour le masters ... (T’es fière, hein Dehan, que t’es fière !)
Ce brave homme m’a ensuitte proposé de prendre un café à Dalat quelques jours plus tard et de me donner le coup de pouce nécessaire à mon plan B et qu’il avait deviné dans la conversation ...Le destin m’est donc favorable, dirait mon ami Marc Bertrand.
Arrivé a la station d’autobus de Dalat j’ai de suite pris un taxi et me suis rendu à mon lieu de travail futur qui était ... fermé !
Ron miaard di d’jûûûûûû !!!! (En wallon dans le texte ...)
Après une vollée de coups de téléphone, j’ai reçu de l’aide de la part du staff de ma Boss, récupé mon brol (200 kg !!! 2 ans de ma vie ici quoi ...) et ai trouvé un logement à hauteur de mon portefeuille, sans le Net ; ce qui me force à rédiger certains mail sur mon PC et uploader plus tard via mon USB dans un cyber. Mais cosi et sympa’ !
Dalat, c’est, pour les français, comme Vichy (mais sans le Maréchal) ou comme pour les belges, comme Spa (et là sans les hollandais).Me suis payé de suite un pull (!) et une Blue North (ces fameux blousons canadiens pour pilotes !!!) ; la première nuit suis allé chiper une seconde couverture dans une chambre vide de mes logeurs ... de 40° à 24/25° maxi de jour et 15 de nuit ...
Faut dire que nous sommes entre 1500 à 2200 mètres ... je peux même voir une partie de la ville camoufflée par les nuages !
Dalat ressemble aussi à une ville de province française, genre ville de garnison.
Avant 1975 ; les amerlock y possédaient unen station radar à 2200 mètres, actuellement c’est devenu un point tourisme et un point de saut pour parachutage civil.
Dalat est légèrement d’avantage « sous contrôle « que ne l’est Saigon. Je veux dire, d’avantage policée ...
Sera pas évident d’y faire mon trou, mais je suis suffisament obstiné pour cela.
Demain matin avec une moto de location je commence les meetings pour l’enseignement : le « plan B » si l’hôtel foire. Il est claire que je souhaite que mon plan « hôtel » marche, car dans ce cas c’est « jack pot » ... mais mon récent background dans le teaching plaide pour moi si je devais redémarrer dans ce sens ici.
Mais j’espère pas gagner la grosse poupée du premier coup of course : l’expérience rend prudent.
En tout cas ici j’ai pas cette polution, trafic, bruit, frénésie (genre : rouler comme un pété pour gagner 10 secondes toutes les 10 bornes), 10 vendeurs sur le dos quand j’entre dans un magasin ... cool down man, cool down ...Je me ressource – enfin - là, avant de revenir complètement rasséréné pour mes vacances d’hiver à Liège.

A bientôt.

Henry.

Ah ... il est un peu plus de 2 heures 30 du matin, et je regarde le JT de la RTBF sur TV5 comme tous les jours (ben wi, quand tu vis seul ... tu dors et te lève/relèves quand tu veux ...) et je vois les producteurs de lait belges qui jettent à l’égoût des milliers de litres de lait en signe de protestations. Protestations légitimes, certes.Mais bordel de nom de Dieu, plutôt que de jeter une si précieuse nourriture (sous certaines latitudes ... on sait de quoi on parle ... croyez-moi ...), pourquoi ne pas la donner à des oeuvres, tellement nombreuses en Belgique !!! (Les Restos du Coeur déjà ...)
Moches ... petits et moches ces mecs ...

30 juin.

So, vais devoir me faire à l’idée que ce bronzage qui a tant contribué à mon succès auprès de la gens féminine de Saigon va disparaître ... that’s life man ...
Ouais, cette nuit lorsque je suis sorti pour prendre soin des chevaux * et il y avait un brouillard à faire palir d’envie le Fog de Londre.
Me suis déjà fais un pote : un français installé ici mais rencontré à Saigon et qui m’a bien tuyauté.
Désormais, mon taxi moto sera ... Dunhill !!!
Je sais pas pourquoi il est surnommé ainsi ...
Il fait partie d’un gang de moto biker locaux, z’ont même un web site ces singes là !
Il cultive le goût des USA : grosse moto, dégaine à la John Wayne ... Faut voir ca ...
Avec ses autres p’tits camarades biker ils ont crées un website : http
Suis toujours aussi seul, mais ma princesse débarque ce mois-ci.
Il est grand temps : quelques fois elle me téléphone en pleurant.
La vie met des gifles, et il faut savoir se servir de ces coups du sort pour soit rebondir, soit continuer à descendre, genre : je peux pas me passer de mon Marché de Noel, de mon Marché Gaulois, machin ... et continuer à voir le futur du fond de mon trou ...
Hier, j’ai repris une moto et fais le tour de la région. Suis passé devant « Le Domaine de Marie », intrigué, me suis arrêté et ai fais la connaissance d’une religieuse délicieuse. Soeur Armel.

En Mongolie, là où tout le monde vit sous la yourt (sorte de tente) et où tous les mâles sont des cavaliers ; lorsqu’un homme veut sortir pour faire la p’tite commission, s’il y a des dames ; il dit « Je sort prendre soin des chevaux » jolie métaphore pour éviter de dire : je sort me torcher le chicon ... M’avait ainsi expliqué un mongol venu en représentation diplomatique au Vietnam.

Dalat côté shopping c’est pas Saigon, ça c’est sûr ...
J’ai toufetois trouvé une boutique qui vend des produits « de chez nous », un bémol : la caissière très jolie à déjà un polichinel dans le tirroir.
Heureux que j’ai fais le plein de livres à Saigon, ici ... nada, pêts de chats, peaux de lapins ! Faudra se contenter du, ma foi, pas mauvais du tout « Courrier du Vietnam ».
Confitures locales exellentes, faut dire que Dalat c’est avec son micro-climat le paradis pour les fruits, légumes ... il y a même des vignes !
Donc du vin. Pas mauvais du tout, mais en salade.
Pas trouvé de fromage, j’en ferai monter de Saigon, il y a un service livraison dans tout le pays.
Bon, bled de chez bled ... pour tailler une bavette en français, voir même en anglais, tu rames ici ...

Ah ! J’ai voullu Dalat ... Ben j’ai une crève d’enf’ là, bordel de Nom de Dieu ...
Pluie, vent, brouillard …
J’ai commencé à tafer pour l’hôtel mais depuis mon studio et sur l’ordi’.

1er août.

Je me ballade à moto dans les environs aussi souvent que possible.
Le temps pris à me placer avec l`hôtel et à gérer mes débuts à Dalat et ensuite à vivre 10 jours merveilleux avec Thuy (revenue pour 1 mois de Séoul mais ayant un paquet de trucs à régler à Saigon …. J`ai donc “fait” avec ces 10 jours …), voilà comment s`est passé mon premier mois ici.
Rien n`est jamais aquis d`avance, tout n`est que remise en question.
Le climat aidant, l`altitude font que j`ai bien mieux dormi qu`à Saigon, à un point tel que certains matins, j`étais complètement “game over” … pas moyens de quitter ma paillasse … !
Dalat qui est un ramassis de couillus et autres burnés en tout genre, est quand même plus select que Saigon au niveau “expat”.
Un jour, en prenant mon petit déj`, j`ai été reconnu par d`anciens élèves de LDC ! (l`école primaire de Saigon). Chaud …
Désormais pour bouffer je m`en remet à moi-même, j`ai fais le tour du bled et je dois bien avouer que les cantines française … Ouais, bon, passons …
Tans que mes logeurs me laisse chipoter dans leur cuisine, je suis sauvé.
Le calme, la plénitude, le climat (genre “été indien” … quoi que l`on peu facilement se croire quelques fois à Calais un matin de novembre), le bonheur d`une ballade à moto avec Thuy … après en avoir avoir chié des pendules à Saigon, c`est formidable d`être ici.
Reste plus qu`à m`imposer un rythme de vie, des habitudes, me fixer des buts …
Nous avons trouvé – durant la ballade à moto - ce qui ressemble à la maison de nos rêves, (Dans le genre de la maison des planteurs d`Apocalypse Now, ou Sud Lointain (d`Erwan Bergot).
Mais ce sera pour après le mariage, en septembre 2009.
Maintenant je passe le plus clair de mon temps à me placer dans les écoles.
Déjà gagné semble t-il des cours au “Domaine de Marie”, un couvent.
Cette adorable Soeur Marie Justine m`est d`une aide précieuse pour avancer.
Dans le même registre j`ai rencontré un p`tit vieux dans une pagode, qui aime papoter en français.
Quelques fois prend une moto et monte le voir chez Bouddha là-haut sur la colline.
Quand je n`ai pas la force, le matin, je regarde les sommets, 1.500 mètres, y`a pas photos, c`est autre chôse. Respirer un journée à Saigon = fumer un paquet de Gitanes !!!
L`experience acquise durant mon temps passé à Saigon, me profite bien ici.
La vie est plus facile à rythmer.
Comme par exemple le pot des expats le vendredi soir au bar du Sofitel – le Larry`s – où l`on rencontre des profs néozed, des planteurs hollandais et autres si affinités …
Je sature un peu des bonnets A et dois-je avouer, y ai rencontré quelques 95 D …
Dans la catégorie “chôchô” les enms`, je dois reconnaître que juillet 2009 sera un grand cru.
Les Easy rider … un pôeme : des motos taxi. Mais dans leur cas il s`agit de l`aristocratie de la moto taxi ici.
Pour la pluspart des érudits qui n`ont eu d`autres choix que ce métier après `75. Ils avaient pas fait le bon choix politique ….
Voir absolument : http://dalat-easyrider.com.vn/
Me concernant, là, … je suis pas encore ministre, de la culture, ou même de la condition feminine, voir empeureur de Dalat.Bien envie d`aller mettre un cierge à une mémère à Liège. Just for fun …
A propos de fun, le papa de Thuy m`a téléphoné pour savoir pourquoi je trainais tant à passer la bague au doigt de sa fille …
M`éxécuterai le 9/9/9 à 09.09, promis `pa !
Nous avons déjà la maison : j`ai trouvé un formidable p`tit nid d`amour avec jardin.
Suffisante même pour deux. Plein centre et au calme.

21 octobre.

Le 5 août est assurément – plus j`y songe - à marquer d`une croix : j`ai enfin ma maison, avec jardin et pour pas cher.
La semaine précédente j`avais cruellement zappé et sur mise en oeuvre de Thuy, j`ai pu dégager et rebondir.
Dalat, c`est pas évident d`y enseigner : rouge à mort … vous expliquerait …
Mais la qualité de vie est évidente.
Je vais m`investir à fond dans ce plan hôtel.
Pas plus mal. Pas plus con d`être ici qu`à Blankengerh, dixit un vieux pote.
Hier j`ai passé la soirée avec un ex général de l`armée soviétique, il a créé une boulangerie où l`on peut y acheter de fort bons produits.
A la même soirée, un tchèque complètement barge, un français de 70 ans – qui est devenu rapidement un ami - et des poupées … russes … emboitables, il va de soit !
Nous avons terminé la soirée à un anniversaire vietnamien.
La nana d`un haut fonctionnaire si j`ai bien tout capté. Hallucinante soirée !
On entrait carrément dans la 4eme dimention …
Du grand cinéma même … Un flic vietnamien voulait à tout prix m`embrasser …
Maintenant je vis avec deux buts en tête : le retour de Thuy en décembre et mes vacances à Liège un peu plus tard.
Et quand j`ai besoin de respirer : toujours une moto et hop … un p`tit tour en montagne !
Les clebars, ils en mangent pas assez je vous dit … punaise … qu`est-ce qu`ils ont l`art de me niquer les nuits …
Dur dur aussi à Dalat : les pannes de jus …
Mon pote Karim, il me dit : “Comme moi ji ni sé ri féré ji bois di la Voudka et ji fé bum-bum avi ma coupine”
Il est du Kasaksthan Karim …Wouais … pourquoi pas … pas plus con après tout non plus !
Je passe ces dernières semaines à l`hôtel : on est venu y gauller du matos` et y a personne qui a assez de couilles au cul dans le staf pour jouer au gendarme.
(Y font pas dans le détail ici, moi d`habitude dans les hôtels j`enporte des peignoirs, ici on nous a carrément taxé 2 salles de bain !!!
Dans des caisses dois-je préciser …)
Une compagnie de sécurité est prévue pour le 1er octobre, je m`inpose des ¼ en écoutant la radio et dévorant les derniers romans qui me restaient.
Niveau déco`, l`hôtel ressemble à un entrepôt des décors de la MGM,
Le problème quand on a un patron vietnamien, c`est le fort potentiel de :
“Il te baisera à la fin”. Wait and see …
Je donne cours à 19 futurs prêtres, ils devraient m`introduire à Don Bosco.
Des gars épatant, pas de langue de bois, le “parlé vrai” et simple.
Je suis sur un projet de créer une amicale des expat`s à dalat.
On n`est pas bien nombreux … entre 50 et 100 à tout casser.
Pour le nom du club, cela devrait être soit “Les braguettes de la victoire”, soit “La Confrérie du Canard Rieur” (canard rieur, en vietnamien, phonétiquement cela donne quelque chose comme “Con vide couilles” !!!!); mais je pense que nous allons opter pour cette seconde possibilité …
Soft ...